Alioune du nom de son homonyme Ali ibn Abi Talib RA est né en 1922 à Leona Niassène. Ce fils d’Aissatou Niang mémorisa le Coran à bas âge après avoir fréquenté quelques écoles coraniques du Saloum tel que celui du Village de Loyénne auprès de Serigne Daara Ibra Ndao. Il consacra une grande partie de sa vie à l’étude des sciences Islamiques à l’instar de tous ses frères. Mame Alioune avait très tôt noué de très bonnes relations avec les disciples de son père. Une des étapes les plus importantes de sa formation est celle qu’il a eu à faire dans le Village de Kouthièye à quelques encablures de Kaolack. Sa forte ressemblance tant physique que morale avec son père Khalifa Niass, étonna plus d’une personne. Père qui l’aimait beaucoup et l’estimait, il prenait le soin de toujours le mettre à ses côtés et c’est Alioune qui se chargeait de recopier pour lui ses manuscrits car il était un bon calligraphe. D’ailleurs il existe une copie du Qassida Ghawsul Bariyati qui a été écrit de ses mains.
Quelques années plus tard, il se rend à Thiamène Walo, de là il entame ses activités de cultivateur mis en parallèle avec l’enseignement. En 1961, il quitta Thiamène Walo pour revenir à Leona Niasséne. Un an plus tard, il effectue son voyage vers Keur Amat où il sera chaleureusement accueilli par Serigne Daara Elhadji Abdoulaye Dieng.
Dès son établissement à Keur Amat Seune, il prit le soin d’y faire bâtir un Daara et s’activa à la rénovation de la mosquée dont il fût l’Imam jusqu’à la fin de sa vie. Avec l’avènement des techniques modernes d’enseignements, il ajouta à son Daara, une école arabe où l’on dispensait en plus de l’enseignement coranique, celles des sciences islamiques, la jurisprudence entre autre.
Grand pédagogue, il aimait beaucoup l’enseignement ainsi des centaines de gens ont été formés sous sa tutelle, même le premier programme d’alphabétisation national lui avait été confié et il avait reçu une formation conforme à cela à Sokone.
Serigne Alioune comme les gens l’appelaient affectueusement est une personne travailleur, qui ne savait que gagner son pain à la sueur de son front, c’était un grand Cultivateur et un excellent éleveur, il possédait beaucoup de têtes de bétail et des champs à pertes de vue. Il put même se payer son Pèlerinage à la Mecque grâce à ses revenues. Son efficacité et son sérieux au travail lui valurent même que le Gouvernement lui confiât la charge de son programme d’agriculture dans les contrées où il vivait.
D’une générosité sans faille, Il aidait beaucoup les pauvres, et les nécessiteux surtout en période de saison sèche quand les vivres venaient à manquer, il avait pour habitude de donner de ses réserves au gens gratuitement.
Qui connaissait Alioune Niass savait qu’il était revêtu du manteau de la sobriété, c’était un homme effacé, simple dans ses manières et ses habitudes, avec la crainte révérencielle en Allah dans toute chose. Il avait l’habitude de dire : « entre le temps que dure la vie jusqu’à la mort, il n’ya pas de temps pour l’amusement car l’homme n’a pas été créé à cet effet. » c’est à partir de cette maxime qu’il battit sa riche vie qui s’acheva à 72 ans en l’an 2000.
Qu’Allah l’agrée et qu’il soit satisfait de lui ainsi que toute sa famille. Amin