Sayyida Aminata Thiam, Ummul Massakine

Mame Khalifa Niass

La douce, la purifiée, la vertueuse  Sayyida Aminata Thiam fut la Fille du Grand Connaissant en Allah, la Couronne des Savants de son époque, Cheikh Ibrahima Thiam Serigne Kélléle

Elle naquit vers 1862 dans l’Etat du Rip et durant son enfance elle fut surnommé affectueusement LeytiThiam. Son père se chargea personnellement de son éducation, ainsi très tôt elle se distingua par ses qualités singulières ; ensuite elle mémorisa entièrement le Coran (riwaya warsh) et entama des études approfondies dans le domaine du droit Islamique (shari’ah) dont elle deviendra vite une experte aguerrie en la matière. El Hadj Abdoulaye Niass enseignant à l’époque dans la concession, vint consulter Serigne Kélléle qui est par ailleurs son oncle maternel puisque frère de sa mère sayyida Khadija Thiam, au sujet de son projet de mariage concernant la vertueuse dame Fatou Diakhaté. Cheikh Ibrahima par dévoilement (kashf) su à l’instant que le fils ainé d’El Hadj Abdoulaye naitrait de son union future avec sa fille Sayyida Aminata Thiam. Ainsi vers 1874, El Hadj Abdoulaye Niass contracta son premier mariage avec Sayyida Fatou Diakhaté Niass. Peu de temps après les effectifs du Daara vinrent à doubler et la dame fut débordé par l’entretien de l’école coranique, El Hadj Abdoulaye sentit le besoin de prendre une seconde épouse. Cette fois ci, Il s’en ouvrit à la Femme de Serigne Kélléle qui lui proposa sa fille Aminata, mais Il invoqua son manque de moyens financier auprès de sa Tante qui lui offrit plus de 25 pagnes tissés et autant de bijoux pour qu’il puisse payer la dot si son Oncle acceptait. Après la prière du maghrib (timiss) et la wadhifa, El Hadj Abdoulaye retrouva son Oncle à la porte de la mosquée pour lui faire part de sa demande, Serigne Kélléle accepta en lui rappelant son dévoilement qu’il eut de l’affaire et lui annonça que Aminata serait la mère de son fils ainé, El Hadj Abdoulaye rappela son manque de moyens et son oncle lui dit une phrase qui le marquera toute sa vie durant : « Léb lanté ak Gorr moma geneul Téwlanté ak kudul Gorr ». Et le mariage entre El Hadj Abdoulaye Niass et Sayyida Aminata Thiam fut célébré. Peu de temps après, elle donna naissance au fils ainé, notre maitre Mouḥamad Niass dans le village de Sélik ; de même que la vertueuse dame Fatou Diakhaté Niass qui elle aussi donna naissance 6 mois plus tard à Cheikh Aboubakr Niass.
Les choses allaient bon train dans la famille, les femmes s’occupaient de la concession familiale et du Daara qui ne cessaient d’augmenter par la grâce d’Allah. El Hadj Abdoulaye Niass vint à être sollicité de partout à travers le Saloum pour faire l’Exégèse du Coran, son exercice de prédilection. A son premier séance de Tafssir, il ramena beaucoup de bétail et de présents qu’il remit à son Oncle Serigne Kélléle par souci de vouloir combler ce qu’il considérait comme une dette. Serigne Kélléle à chaque fois lui répétait que c’était largement suffisant mais Il continuait toujours ; on raconte qu’il appela un jour notre maître al-Ḥāj Mouḥammad al-Khalīfa alors âgé de 28 ans pour lui remettre une grosse somme d’argent car disait-il c’est dans le souci de combler la dot de sa mère. 
Parlant de Sayyida Aminata Thiam, ses contemporaines la décrivent comme une femme érudite d’abord, exceptionnelle en toutes ses qualités, femme de grande vertu, soumise à son époux, elle n’a jamais été en désaccord avec lui, ni jamais n’a failli à ses devoirs. Allah swt lui a accordé le bénéfice d’enfants vertueux à l’exemple du plus connu, notre maitre al-Ḥāj Mouḥammad al-Khalīfa mais aussi de Salimata, Khadijatou, Aliou, Omar et Amadou.
Sayyida Aminata Thiam prenait un soin tout particulier de sa progéniture mais encore plus des disciples qui étudiaient au Daara, elle était la mère de tout le monde si bien qu’on la surnomma : Ummul Massakine, la Mère des Nécessiteux. Après une vie pleinement remplis en Bienfaits, elle retourna à son Seigneur.

Puisse Allah swt de permettre à nos jeunes générations de s’inspirer de la vie de cette femme d’exception et d’en faire un modèle pour parfaire leurs comportements.

Idrissa Dioum 
Cercle d’études autour de la vie et l’oeuvre de Khalifa Mouhamad Niass

Partagez :